Discours de M. l'Ambassadeur, S.E. Leonardo COSTANTINO, à l'occasion du 45è anniversaire du dernier coup d'état civil-militaire en Argentine:
L'Ambassade Argentine en France rend hommage ce 24 mars à la mémoire des détenus-disparus de la dictature civile-militaire qui a pris illégalement le pouvoir en Argentine et installé le terrorisme d’État.
Tout au long de ces années, d'aberrants crimes contre l'humanité ont été commis, y compris tortures, violations et la disparition de 30.000 personnes, pour la plupart jeunes et adolescents, ainsi que l'appropriation et le vol d'identité d'enfants et de bébés.
De la douleur et du besoin de justice a surgi la force qui a mené les Mères, Grands-Mères, Fils et Filles, parents et survivants, et les organismes des Droits de l'Homme à ne pas céder devant la peur, à ne pas oublier, et à lutter pour la Mémoire, la Vérité et la Justice.
En cette occasion, nos pensées vont, très spécialement, à tous les Argentins victimes de la dictature qui, forcés à l'exil, ont été accueillis en France et y ont fait leurs vies avec une partie de leur cœur de l'autre côté de l'Atlantique. Pour eux, cette Ambassade est et sera toujours leur maison, et nous honorerons toujours la mémoire de ceux qui ont le plus souffert des crimes contre l'humanité du terrorisme d'État dans notre pays.
Une mention spéciale en hommage aux Mères et Grands-Mères de la Place de Mai pour leur inlassable lutte pour la mémoire, la vérité et la justice, pour leur courage et leur exemple de dignité, reconnu dans le monde entier.
Pour accompagner leurs efforts en vue d'identifier les 300 petits-fils et petites-filles appropriés lors de la dernière dictature civile-militaire, ce 24 mars nous lançons la Campagne Internationale pour le Droit à l'Identité, afin de renforcer la recherche de ceux qui pourraient vivre à l'étranger.
La situation sanitaire nous empêche de nous réunir physiquement devant la plaque commémorant les victimes du terrorisme d’État, mais nous rendons hommage à la mémoire des 30.000 détenus-disparus, des 10.000 prisonniers politiques, aux milliers de survivants et d'exilés.
Nous espérons pouvoir nous retrouver très prochainement pour inaugurer, grâce au don des archives et des livres du Collectif Argentin pour la Mémoire, la bibliothèque pour la Mémoire au siège de l'Ambassade.
Enfin, dans le cadre de l’initiative « Plantons de la mémoire » en souvenir des 30.000 détenus-disparus, nous leur rendons hommage en plantant un arbre dans la cour d’honneur de l’Ambassade Argentine en France.